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Anglais : pour ou contre les listes de vocabulaire ?

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Anglais : pour ou contre les listes de vocabulaire ?

Quand on étudie une langue, vaut-il mieux apprendre des listes de vocabulaire par cœur ou bien se familiariser avec ce vocabulaire à force de lecture et d’écoute ?

Chez les amateurs de langues, les méthodes d’apprentissage sont une question centrale. Évidemment : acquérir une langue, c’est long, et on a tous fait l’expérience de nos trois, quatre, sept ans de cours d’espagnol ou d’allemand au terme desquels on ne se sentait toujours pas capables de baragouiner une phrase modestement complexe. Il va donc s’agir de choisir la méthode la plus efficace pour ne pas tomber dans le terrible écueil de la stagnation.

Les sujets de controverse sont donc nombreux, et parmi eux, il y a le grand débat du vocabulaire. Je n’ai pas ici l’ambition de le trancher, mais du moins de brosser le tableau des arguments majeurs pour vous permettre de choisir la méthode qui vous convient le mieux, et les outils qui vont avec.

D’un côté, les manuels de vocabulaire : austères mais intelligibles et conçus pour l’apprentissage, avec d’un côté le mot en anglais, de l’autre la traduction. De l’autre, l’immersion totale : seulement de l’écoute, de la lecture, du dialogue – refus absolu des listes trop ennuyeuses et des méthodes trop scolaires, place à un apprentissage vivant.

Alors, quels sont les arguments ?

Le par cœur rassure. Souvent, on referme son livre avec la sensation très frustrante que tous les mots nouveaux qu’on vient de rencontrer s’effacent déjà de notre mémoire. Le côté scolaire des listes fait que, si on les révise assez souvent, on est sûr de finir par les retenir.

 

Mais c’est très ennuyeux ! Apprendre une langue ne devrait pas être aussi pénible. La mémoire est faite de telle sorte qu’on retient beaucoup mieux un mot nouveau quand on y attache un souvenir chargé d’émotion. Il est plus difficile d’obtenir cette émotion lorsqu’on est penché sur un manuel d’anglais que devant Game of Thrones. Il vaut mieux chercher un nouveau mot dans le dictionnaire quand on tombe dessus.

 

Quand on lit en contexte sans connaître tous les mots, on comprend parfois très bien le sens général, mais ça ne veut pas dire qu’on devine le sens de tous les mots qu’on rencontre – ils représentent parfois même une minorité. Souvent, on doit passer par un dictionnaire, et en fin de compte ça n’aurait pas été bien différent si on avait dès le départ appris les mots dans la liste, excepté qu’on aurait économisé du temps et de la patience.

 

Beaucoup trop de mots dépendent de leur contexte. « Spring » ? Le printemps, une source, un ressort, un saut. « A record » ? Un record, un dossier médical, un casier judiciaire, un enregistrement, un rapport, un disque, un album, une archive, un compte-rendu. C’est un casse-tête à apprendre mécaniquement.

 

C’est tout l’intérêt d’utiliser des listes de vocabulaire thématiques. Une liste de mots en rapport avec le sport ne mentionnera pas « un casier judiciaire » et une liste consacrée à la justice ne parlera pas de « dossier médical ». De plus, si utiliser ces listes présente quelques difficultés techniques, c’est aussi le cas de l’apprentissage en contexte :

– On peut avoir du mal à chercher dans un dictionnaire un substantif à partir de sa forme plurielle ou un prétérit à partir de son infinitif. La liste de vocabulaire fait gagner du temps.

– Les premiers mots que vous apprenez dans une langue sont ceux sur lesquels vous tombez le plus fréquemment. Aujourd’hui, vous avez lu, vu, entendu le mot « dog » tellement de fois que vous seriez incapable de le désapprendre même si vous essayiez. Mais lorsque votre vocabulaire s’approfondit, vous tombez sur certains mots beaucoup plus rares, que vous ne recroiserez pas d’ici la fin de votre livre. Vous ne les retiendrez pas et vous buterez à nouveau sur leur incompréhension la fois suivante. C’est là que l’apprentissage mécanique peut vous aider, par exemple.

 

Pourtant, quand on grandit dans sa langue maternelle, on n’apprend jamais le vocabulaire par listes. On grandit dedans et on finit par apprendre en contexte absolument tout. C’est donc, a priori, non seulement pas si difficile que ça, mais surtout l’apprentissage le plus naturel et qui correspond le plus à une démarche de bilinguisme.

 

Mais on n’a pas tous dix ans de sa vie à investir dans l’apprentissage d’une langue pour imiter l’apprentissage natif (ou un « language parent » sous la main pour expliquer les mots inconnus avec un niveau de langue compréhensible) et une bonne vieille liste peut accélérer les choses ! Là encore, apprendre le vocabulaire en listes est plus rapide.

 

Mais ces listes sont un apprentissage hors-sol, artificiel, déconnecté d’un emploi vivant et dynamique dans la langue. Si on apprend uniquement des mots, on risque de se retrouver perdu face à un texte, parce qu’on ne sera pas familier avec la façon dont les mots seront connectés entre eux (prépositions, idiomatismes, nuances de sens qui ne figurent pas dans le dictionnaire).

 

Mais se contenter d’un apprentissage « en contexte » trop superficiel peut être tout aussi infructueux, si on ne travaille pas régulièrement par exemple. Le problème n’est pas la technique, mais la façon dont on l’applique ! On peut tout à fait coupler un apprentissage sous forme de liste à une révision en contexte – un adepte des listes de vocabulaire ne vous déconseillera jamais de regarder du contenu YouTube en anglais.

Et puis ce souci est parfois pris en compte par certaines listes : on tente d’ancrer les mots dans la mémoire au moyen d’images, par exemples pour certains noms d’arbres, de fleurs ou d’animaux que tout le monde ne connaît pas. C’est valable également pour certains mots d’un registre plus technique, inconnus dans les deux langues, pour lesquels une explication textuelle voire iconographique sera nécessaire : c’est beaucoup moins long si quelqu’un vous a prémâché le travail.

 

Les mots très concrets, soit, c’est facile à apprendre. Mais si on se dirige du côté des notions plus abstraites, ça se complique. Les adjectifs pour « joyeux », par exemple : cheerful, delighted, ecstatic, elated, glad, happy, joyful, jubilant, lively, merry, overjoyed, peaceful, pleased, thrilled, upbeat… Et ce n’est que le début. Comment faire le tri là-dedans, et surtout, trouver des traductions appropriées à mettre dans une liste ? Bien sûr, il y a des nuances faciles à saisir : on ne définira pas « overjoyed » par « satisfait » ni « pleased » par « fou de joie ». Mais si l’on tente de trouver deux équivalents français différents à « lively » et « merry », on se heurtera bien vite à une certaine artificialité – qui compliquera l’apprentissage et le rendra frustrant. Et même si on finit par apprendre par cœur des traductions arbitraires, on ne ressentira pas tout l’éventail de nuances de la même façon que si on avait appris ces mots en contexte.

 

Bien sûr, un approfondissement « en contexte » complémentaire est absolument nécessaire. Mais quiconque a déjà essayé d’apprendre le japonais avec des animes sait que, seule, cette approche ne suffit pas. On peut finir par apprendre certaines expressions et les mots les plus évidents, mais si on n’a pas eu de bons vieux cours de grammaire niveau débutant, l’immersion ressemble davantage à une noyade (pour paraphraser Chris Lonsdale). Si certains arrivent à acquérir une quasi-maîtrise de l’anglais (du moins parlé) avec des séries, c’est parce qu’ils ont aussi eu des cours théoriques au collège et au lycée : de la grammaire, des verbes irréguliers, et, eh oui, des listes de vocabulaire à apprendre, avec une gradation de difficulté qui les a accompagnés jusqu’à ce que la simple exposition à la langue leur permette de faire des progrès en profondeur.

Si on vous avait mis entre les mains l’intégrale de Shakespeare en version originale à six ans et demi, l’efficacité de l’apprentissage « en immersion » n’aurait probablement pas été la même.

Il ne s’agit pas de dénigrer l’immersion, bien sûr, elle est fondamentale à la maîtrise d’une langue. Mais c’est une méthode qui peut être mal utilisée : trop tôt, trop tard, trop en décalage avec vos objectifs, elle peut vous amener à stagner voire vous décourager. Tout comme les listes de vocabulaires, il faut la doser et l’adapter à vos besoins personnels.

 

Alors finalement, les listes de vocabulaire : pour ou contre ?

Les listes de vocabulaire sont adaptées :

Pour le bachotage, si vous voulez acquérir beaucoup de notions d’un coup dans un même thème avant un devoir ou avant une activité précise par exemple. En études supérieures d’anglais, on vous demandera de vous familiariser avec le vocabulaire de la nature : vous aurez probablement meilleur temps de potasser une liste de noms d’animaux et de caractéristiques géographiques que de visionner d’une semaine sur l’autre l’intégrale de Gardeners’ World.

Apprendre « pour un examen » est souvent décrié comme la pire des infamies. A priori, il n’y a pas de mal à ça ! Mais il vaut mieux apprendre de sorte à ne pas oublier par la suite, par exemple avec un système de répartition espacée, ainsi qu’éviter quelques écueils : apprendre des mots dont on ne connaît pas le sens en français (on sait tous qu’un hêtre est un arbre, mais on ne sait pas tous reconnaître un hêtre d’un frêne, par exemple) ou qu’on serait incapable d’utiliser en contexte – il est parfois nécessaire d’enrichir une liste de ses recherches personnelles.

Et si vous vous découvrez une passion pour l’horticulture, il sera toujours temps de vous plonger dans Garderners’ World. Vous serez ainsi assuré de ne jamais oublier le vocabulaire durement acquis.

Si vous vous sentez plus à l’aise avec elles, tout simplement ! Le mot et l’idée est l’un des manuels les plus connus, mais vous trouverez certainement de quoi vous satisfaire du côté de votre bibliothèque municipale.

Au contraire, elles ne sont pas ou peu adaptées :

– À l’apprentissage d’une langue de A à Z. À moins que vous n’ayez des capacités d’apprentissage hors norme (et encore), vous allez vite vous ennuyer à mourir. Et bien sûr, elles ne suffiront jamais à maîtriser une langue, il faut la joindre à d’autres méthodes de travail, mais vous vous en doutiez déjà !

– À l’apprentissage de certaines catégories de mots. Comme dit plus haut, les notions trop abstraites, qui se recoupent avec des dizaines d’autres notions abstraites quasi-synonymes mais pas tout à fait, risquent de vous donner des maux de tête si vous essayez de les apprendre par cœur. En revanche, une liste de vocabulaire peut vous familiariser avec ces notions que vous pourrez ensuite approfondir au cours de vos lectures.

Des listes de vocabulaire plus adaptées ?

Bonne nouvelle, il y a des solutions pour contourner certains des problèmes des listes de vocabulaire et profiter quand même de ses avantages.

Une possibilité : créer ses propres listes, par exemple en associant des mots déjà rencontrés à des images qui vous évoquent un souvenir lié à la langue et au mot, sans traduction. La conférence TEDx Why We Struggle Learning Languages vous explique très bien comment ça marche et peut vous donner plein de bonnes idées.

Yesmag (application mobile et web) vous propose une fonctionnalité un peu différente, sans images, mais beaucoup plus rapide. Lorsque vous lisez un article en anglais, vous pouvez enregistrer le vocabulaire que vous ne comprenez pas – avec sa traduction, cette fois – et le retrouver plus tard. Ici, vous découvrez le mot en contexte avant de le mémoriser, ce qui vous permet de lui donner un sens tangible.

Vous vous dites probablement que vous êtes bien capable de le faire vous-même avec n’importe quel texte, sans passer par Yesmag : surligner les mots nouveaux, les chercher dans un dictionnaire et en faire une liste que vous réviserez ensuite. Et c’est effectivement une méthode efficace ! Mais lente et décourageante, peu adaptée si vous avez tendance à céder aux sirènes de la démotivation. 


Avec Yesmag, vous avez accès à la traduction en un clic, vous la sauvegardez en deux. Le bouton « cacher » vous permet aussi de profiter d’un système de répétition active : il a été prouvé qu’on retient mieux les choses quand on essaye de s’en rappeler avant de regarder la réponse que quand on apprend de façon passive, en se contentant de relire une liste.